Bioplásticos de la esperanza: ¿superpoderes o nos engañan?
Concienciación
contaminación por plásticos
30 marzo 2022
Bioplásticos, plásticos de origen biológico, biodegradabilidad, ¿qué realidad?
Les plastiques biosourcés, le bon dieu sans confession ?
Les plastiques biosourcés sont donc produits en partie ou en totalité à partir de matériaux d’origine végétale ou animale. Maïs, soja, palme, canne à sucre, ricin, algues, champignons, etc. Les origines des plastiques sont nombreuses.
Pour la petite histoire, les plastiques biosourcés ne sont pas nouveaux : par exemple, la protéine de lait, la caséine, en réaction avec du formol permettait de produire la galalithe, un plastique très utilisé pour la fabrication des boutons, matériel électrique, bijoux au début du XXème siècle.
Au-delà de la caséine, diverses sources de protéines ont été testées… Mais plus chers que les plastiques issus du pétrole, les plastiques biosourcés n’ont encore que rarement la préférence des industriels.
Très peu de plastiques biosourcés le sont à 100%. La raison est simple : les constituants majeurs des matériaux plastiques sont les polymères (d’origine naturelle ou non), les agents de charge et les additifs.
Si les polymères et agents de charge peuvent être synthétisés à partir d’éléments d’origine naturelle, c’est en revanche plus difficile de reproduire de la même façon les exigences des additifs qui donnent les propriétés techniques au plastique.
Ainsi, aujourd’hui, la grande majorité des plastiques biosourcés contiennent également des dérivés du pétrole.
Si certains jouent sur l’ambiguité et s’accommodent très bien de cette situation, d’autres producteurs travaillent d’arrache-pied pour résoudre ce problème et de créer des produits sans additifs pétrochimiques.
Enfin, les plastiques biosourcés peuvent poser un problème éthique.
On sait que l’agriculture mondiale est sous tension, que les ressources en eau s’affaiblissent, que les sols agricoles sont en demande croissante, entraînant une destruction des écosystèmes et de l’habitat de très nombreuses espèces Cela ne semble donc pas une très bonne idée de miser sur le maïs, le soja ou la palme pour nourrir notre addiction au plastique. C’est un élément à prendre en compte dans le choix de la provenance des bioplastiques par les industriels.
Les Biodégradables, mensonge par omission ?
Ah les fameuses lingettes biodégradables qui bloquent les canalisations et sont le fléau des stations d’épuration (3/4 des interventions de terrains, pour un coût annuel allant jusqu’à 1 milliard d’euros pour l’Union Européenne), ou les sacs biodégradables retrouvés intacts 3 ans après avoir été enfouis… Ils sont devenus des symboles du flou autour du terme biodégradable.
En fait, ce terme désigne l’aptitude d’un produit à se décomposer et à être effectivement “bio-assimilé” par l’environnement sous l’action de micro-organismes et de facteurs tels que l’humidité, la chaleur ou la présence d’eau.
Virtuellement, tout est biodégradable… Un sac plastique est biodégradable… Il met juste 450 ans à se décomposer.
Vous l’aurez compris, le terme biodégradable ne donne pas d’informations comme la vitesse de cette dégradation ou les conditions particulières dans lesquelles la matière en question peut se dégrader.
Depuis le 1er janvier 2022, l’apposition de termes flous tel que “biodégradable” ou “respectueux de l’environnement” sur un produit ou un emballage est interdite en France.
Le saviez-vous ? Depuis le 1 janvier 2022, les produits et emballages qui se compostent en compostage industriel ne pourront plus avoir la mention “compostable” sur leurs emballages. Ceux compostables en conditions domestiques, devront porter la mention “Ne pas jeter dans la nature”.
En effet, pour être dégradés, ces matériaux doivent respecter des conditions très précises (enfouissement, montée en température), le compostage industriel ne pouvant être reproduit dans le compost domestique, et le compost domestique n’autorisant pas ce plastique à devenir un déchet sauvage.
Pour résoudre la crise du plastique, le matériau magique ne suffira pas : il faut faire évoluer toute la chaîne de valeur
Malgré cela, on se prend aussi à rêver à un bioplastique parfait, biosourcé à 100% et à partir de déchets, capteur de carbone, ayant toutes les propriétés du plastique, biodégradable en toutes conditions et sans résidus toxiques, et compétitif face au plastique traditionnel.
Peut-être qu’un jour, ce matériau magique sera généralisé. Mais pour qu’il soit véritablement vertueux, c’est toute la chaîne de valeur qui devra être repensée.
En effet, aujourd’hui, la plupart des bioplastiques compostables ne sont pas revalorisés à leur juste valeur car la filière de valorisation n’est pas encore entièrement développée.
Aujourd’hui, le cycle de vie d’un bioplastique comme le PLA, ce bioplastique généralement à base de maïs ou de riz le rend plus polluant qu’un plastique traditionnel recyclé.
Sa fabrication mobilise plus de ressources en énergie et en eau.
S’il est officiellement compostable en condition industrielle, son temps de décomposition est de 12 semaines (contre 4 pour un déchet organique), trop long pour une filière de compost traditionnelle et est parfois ré-orienté vers l’incinérateur.
C’est la conclusion à laquelle est arrivé le maraîcher Agricool en pratiquant une analyse de cycle de vie de ses produits. Ils ont abandonné le PLA, pour adopter à la place le R-PET (PET recyclé), moins gourmand en eau, en émission de CO2 et bien recyclé.
Et à Agricool de conclure : “Nous sommes donc un maillon parmi d’autres sur la chaîne de recyclage et les changements doivent se produire à tous les niveaux : que ce soit du côté des marques, des consommateurs (dans leur manière de trier et consommer) et des centres de valorisation des déchets.”
Le super-héros, ce n’est pas la matière, mais vous seul.e ! Maîtrisez votre consommation de plastique. Appliquez la règle des cinq R : refuser, réduire, réutiliser, recycler et rendre à la terre.