1ère sortie en mer réussie pour les systèmes de collecte de surface des déchets du MANTA

« A chaque sortie en mer, on ramène accidentellement des kilos et des kilos de déchets à terre, mais cette fois on était particulièrement bien équipés pour les ramasser », s’amuse Luc Ramet, capitaine du chalutier Charles de Foucauld. 

Pendant 3 jours, les équipes de MANTA INNOVATION, le bureau d’ingénierie intégré de THE SEACLEANERS, ont “réquisitionné” le bateau de pêche de Luc à Boulogne-sur-Mer pour réaliser les tout premiers tests grandeur nature des systèmes de collecte de surface qui équiperont le MANTA. 

A la clé : une nouvelle étape franchie avec succès dans le développement du MANTA ! 3 jours de travail intenses, riches en enseignements, et une grosse pointe d’émotion pour nos collaborateurs et nos partenaires impliqués dans l’aventure (ainsi qu’un début d’addiction au welsh !) 

Essais concluants sur toute la ligne  

Les systèmes de collecte de surface sont centraux dans la mission de ramassage des macrodéchets flottants du futur bateau ambassadeur de la dépollution marine. Des centaines d’heures d’études et de développement ont été consacrées à leur conception, leur design, leurs systèmes d’accroche, leurs systèmes de flottaison et d’ouverture… afin d’en maximiser l’efficacité dans la captation des déchets. 

Eve Bourdon, cheffe de projet chez MANTA INNOVATION explique : « Un des sujets les plus importants que nous souhaitions absolument valider sur le terrain, c’est le ratio efficacité de collecte / impact environnemental des systèmes. Notre obsession est qu’ils ramassent efficacement les macrodéchets flottants tout en ayant la plus faible trainée possible. L’enjeu est simple : s’assurer que le MANTA aura une consommation énergétique minime afin de répondre à sa promesse de dépolluer les océans, en polluant le moins possible en retour. » 

Des simulations de traînée avaient été réalisées sur le logiciel DynamiT au cours des mois précédents. Mais comment les systèmes de collecte allaient-ils réagir en conditions réelles de ramassage ? 

 Après 3 jours de tests en mer, dans différentes configurations, la réponse est tombée : la traînée des systèmes de collecte remplis de déchets marins est même inférieure aux simulations. Hip hip hip !  

« Ces tests à échelle réelle nous ont permis de valider les spécifications des systèmes de collecte et les forces appliquées aux tangons, c’est-à-dire les grandes perches qui se déploient à bâbord et à tribord sur lesquelles ils sont attachés », poursuit Eve Bourdon. « C’est grâce à ce travail en mer, sur le terrain, que nous pouvons maintenant dimensionner les tangons du MANTA, valider le protocole d’utilisation et définir précisément les quantités et l’emplacement des équipements périphériques comme les treuils, les taquets, les longueurs des câbles de traction, le poids et le positionnement des lests, etc.» 

+ 43% pour la largeur de collecte du MANTA 

Parce que la traînée est faible, les équipes de MANTA INNOVATION ont pu valider une hypothèse de travail sur laquelle elles travaillent depuis plusieurs mois : augmenter sensiblement la longueur des tangons pour accroître la largeur de collecte du MANTA.  

Le navire-usine sera ainsi équipé de tangons de plus de 20 m chacun, au lieu des 10 m prévus initialement, ce qui fait passer la largeur de collecte totale de 46 à 66 m (+ 43 %) ! 

Au-delà des aspects techniques, c’est le bien-fondé du MANTA et de sa mission de protection des océans qui a été expérimenté par toute l’équipe :   

« En remontant les poches pleines de déchets, nous étions très émus de voir pour la première fois à l’eau et en action l’une des nombreuses briques technologiques du MANTA, sur lesquelles nous travaillons depuis des mois, voire des années, à travers des calculs, des simulations informatiques et des tests en taille réduite. On touche enfin du doigt la concrétisation de notre engagement dans cette aventure » conclut Eve. 

Le matériel au top 

En plus d’avoir permis la vérification des estimations de traînée, les essais sur le Charles de Foucauld ont également été l’occasion de valider l’efficacité des solutions développées par MANTA INNOVATION pour équiper ses systèmes de collecte, notamment deux éléments cruciaux : 

• les ailes gonflables concentratrices avec leurs jupes maillées qui captent et guident les déchets flottants vers les filets 

• et le système d’ouverture des poches équipées de drop-stitch (une technologie qui permet de rigidifier des structures gonflables). 

 Les résultats, là encore, ont dépassé les attentes. 

L’équipe en a profité également pour s’entrainer aux opérations de déploiement des systèmes, à la remontée et au vidage d’un filet à taille réelle, tout en éprouvant la qualité des protocoles, mais aussi valider les volumes nécessaire au stockage des déchets. 

2023 : l’année de lancement d’un prototype série 

Les tests sur le Charles de Foucauld en 2022 ont été réalisés avec des paires d’ailes de 15 m et de 33 m, permettant de simuler la poche centrale du MANTA et les deux poches latérales. Chaque poche est capable de récolter jusqu’à 10 m3 de déchets (environ 3 tonnes de déchets mouillés).  

Des prochains essais seront réalisés en cours d’année sur un prototype pré-série équipé d’ailes à mailles plus petites avec un écartement plus grand pour maximiser le glissement des déchets jusqu’à la poche et accroître encore la largeur de collecte. Objectif : toujours plus d’efficacité dans la captation et la rétention des déchets, avec le minimum de traînée pour le MANTA. 

En d’autres mots, 2023 sera l’année du passage au réel pour les technologies du MANTA développées par MANTA INNOVATION. 

A suivre… 

Remerciements