Les Mobula à l’épreuve des tests techniques
Indonésie
Mobula
23 février 2024
Ces dernières semaines, nous vous avons mis l’eau à la bouche avec les présentations techniques de nos deux nouveaux bateaux dépollueurs sur le point de sortir des chantiers navals de Paimpol en fin d’année 2023 : le Mobula 10 et du Mobula 8.2, version augmentée et améliorée du Mobula 8 actuellement en opération à Bali (Indonésie).
Puis nous vous avons parlé de notre programme de l’année 2024 et de nos ambitions XXL pour cette année majeure pour The SeaCleaners, dans laquelle ces deux Mobula sont appelés à jouer un rôle clé.
Mais l’étape cruciale et validée avec succès entre ces 2 moments a été la semaine de tests de nos deux bateaux, pour s’assurer de leur viabilité, de leur bon fonctionnement et de l’efficacité de la collecte menée à bord.
Ces tests (ou essais) ont eu lieu dans le port et la rade de Paimpol pendant 5 jours. Ça peut sembler beaucoup, mais cette semaine a été bien remplie et les tests scrupuleusement menés. Alors comment et pourquoi tester 2 Mobula ? On vous emmène découvrir les coulisses !
Dans un premier temps on inspecte les bateaux et notamment leurs coques, à terre.
Une fois que tout est conforme de ce côté, on met les bateaux à l’eau pour tester la navigation (oui, déjà, s’assurer qu’ils flottent !) : le bon fonctionnement des moteurs, leur manœuvrabilité et maniabilité dans toutes les configurations exigées, la direction, etc.
Très concrètement, un défaut identifié sur le Mobula 8.2 a été un poids un peu trop important à l’arrière du bateau, qui a été compensé par un perçage à l’avant pour laisser entrer suffisamment d’eau dans certains compartiments étanches de la coque, afin de perdre en flottabilité à l’avant et donc d’affiner l’équilibre général du bateau.
Ensuite, on passe aux tests des systèmes de dépollution : pour le Mobula 8.2 il s’agit du système d’aspiration et du panier ; pour le Mobula 10, du tapis collecteur. Ces tests se font en plusieurs étapes :
- La mise en route des systèmes à blanc, c’est-à-dire sans déchets, pour s’assurer de leur bon fonctionnement mécanique
- La mise à l’eau de déchets organiques et non-polluants, pour ne pas avoir d’impact négatif au cas où les systèmes de collectes ne parvienraient pas à les capter, par exemple, pour ces essais-là, des cosses de riz
- La mise à l’eau de « vrais déchets », une fois qu’on s’est assurés que les systèmes de collecte étaient opérationnels, pour vérifier qu’ils fonctionnent en conditions réelles et répondent à toutes les exigences des cahiers des charges.
Évidemment pendant cette dernière phase, nos équipes sont aux aguets, épuisettes à la main, pour intervenir et capter tout déchet qui aurait pu échapper à nos Mobula !
Le Mobula 8.2 étant sur ce point assez similaire au Mobula 8 que nous connaissons déjà bien, les tests ont surtout porté sur les modifications, à savoir la taille du moteur et du panier de collecte, toutes les deux plus importantes. Pour le Mobula 10, que l’on opérait pour la toute première fois, les tests devaient aussi permettre de s’approprier le tapis collecteur, de tester ses différentes configurations et d’affiner certains choix techniques
Par exemple, le tapis est doté d’une maille dont la porosité doit être suffisante pour laisser passer l’eau et ainsi garantir une navigation sans entrave, tout en étant suffisamment refermée pour capter un maximum de déchets. C’est en le testant qu’on peut l’ajuster et apporter des améliorations au bateau et, in fine, augmenter notre performance de collecte.
Car au-delà de s’assurer que tout fonctionne bien, l’autre enjeu de ces essais est de confronter nos bateaux à des configurations réelles et de les voir en opération, afin d’améliorer encore leurs performances. C’est aussi parfois l’occasion d’identifier des manques ou de considérer des paramètres qu’on n’avait pas envisagés.
Enfin, une fois cette revue faite, on émet une liste de réserves, on recense les points d’amélioration et les Mobula retournent illico presto au chantier naval pour les derniers ajustements.
Un grand merci à nos équipes ainsi qu’aux équipes d’Efinor qui ont affronté le froid, la pluie, le vent et la brume pour garantir le bon fonctionnement des Mobula. Fort heureusement personne n’est tombé à l’eau (mais nous avons une pensée particulière pour ces clés de voiture ayant rejoint le fond du port de Paimpol).
Et maintenant, c’est quoi le programme ?
➡️ Le Mobula 8.2 va prendre la route de la Malaisie en passant d’abord par … la Suisse ! Du 23 au 27 avril, The SeaCleaners sera à Genève pour une semaine de présentation de l’association, de sensibilisation et de démonstrations de collecte. Plus d’informations à venir très bientôt sur notre site et nos réseaux, restez connectés. Ensuite, le Mobula 8.2 sera envoyé sur sa zone d’opération, à Kota Kinabalu sur l’ile de Borneo en Malaisie. Sur le modèle de ce que nous avons mis en place pour notre arrivée à Bali, nous sommes en train de nouer des relations avec un maximum d’acteurs pour déployer un programme alliant collecte, sensibilisation et recherche scientifique.
➡️ Le Mobula 10 quant à lui partira directement de France pour rejoindre l’Indonésie, cette fois-ci dans une zone assez éloignée de Bali : la baie d’Ambon. Si nous tenons à travailler avec des acteurs locaux comme nous l’avons fait à Bali, nous pourrons d’ores et déjà bénéficier de relations existantes avec les Ministères de l’environnement et de la Mer d’Indonésie pour être opérationnels au plus vite sur cette nouvelle zone.