Signification des symboles et logos du recyclage : bas les masques!
Pollution plastique
Sensibilisation
7 juillet 2022
Ils sont partout ! Derrière les emballages, sous les bouteilles de lait, minuscules sur une étiquette… Les logos liés au recyclage ont été créés afin de guider les consommateurs dans leur démarche de tri, si nécessaire pour une meilleure valorisation des déchets.
L’initiative est louable, mais aujourd’hui, ils sont nombreux, se ressemblent souvent, et sèment parfois la confusion dans l’esprit du consommateur le plus aguerri. Vous les connaissez tous, mais savez-vous à quoi ces logos correspondent vraiment ? The SeaCleaners vous met au défi.
Le malentendu du logo Point Vert
Le plus connu de tous ! Apparu en 1992, ce symbole vert semble évoquer la régénération perpétuelle.
59% des Français pensent que ce symbole signifie que le produit est recyclable (UFC – Que Choisir).
Vous aussi ? Et bien, pas du tout.
Le logo Point Vert n’est pas un symbole écologique et ne signifie aucunement que le produit concerné soit biodégradable ou recyclable.
Il signifie en fait que le producteur de l’emballage doit s’acquitter d’une cotisation à un éco-organisme qui participe, comme il en a l’obligation légale, au financement du développement du recyclage.
Souvent décriée car susceptible d’induire en erreur le consommateur et de porter atteinte au bon fonctionnement des filières de recyclage, l’utilisation du Point Vert sur les emballages devait être sanctionnée en France par un malus à partir du 1er avril 2021.
Ce malus a été suspendu par le Conseil d’Etat à la veille de son entrée en vigueur, en attendant une décision sur le fond. En attendant, le Point Vert continue à prêter à confusion en toute impunité.
Le casse-tête du Ruban de Möbius
Le ruban de Möbius, c’est le symbole universel du recyclage depuis les années 70. Il évoque le cycle sans fin du recyclage. On peut trouver ce sigle sur un emballage dit recyclable (au regard de la norme ISO 14021). Il vise à informer l’utilisateur final du caractère recyclable du produit dans le but de l’inciter au tri sélectif.
Le ruban de Möbius avec %
Jusqu’ici, tout va bien. Mais les choses se compliquent quand vous trouvez ce même ruban de Möbius avec un % en son centre. Dans ce cas, le ruban de Möbius n’indique pas l’aptitude au recyclage d’un emballage mais le pourcentage de contenu de matériau recyclé utilisé pour produire cet emballage.
Le ruban de Möbius entourant un chiffre
Ce symbole ressemble au ruban de Möbius, mais il a une toute autre fonction. Il existe des légendes urbaines à propos de ce nombre, il s’agirait par exemple du nombre de fois où l’emballage a été recyclé…Faux ! Ce triangle indique en fait la matière qui compose l’emballage du produit. Le chiffre à l’intérieur du triangle permet d’identifier le type de plastique utilisé. Attention, cela ne donne aucune indication sur la possibilité de recycler ou non l’emballage.
Les familles de plastique
- PET – POLYTÉRÉPHTALATE D’ÉTHYLÈNE – Bouteilles d’eau, de soda, emballages jetables, vêtements en polaire…
- PEHD ou HDPE – POLYÉTHYLÈNE HAUTE DENSITÉ – Bouteilles de lait, produits d’entretien, flacons de médicaments…
- PVC – POLYCHLORURE DE VINYLE – Canalisations, fenêtres, portes…
- PEBD ou LDPE – POLYÉTHYLÈNE FAIBLE DENSITÉ – Sacs, films et sachets plastiques…
- PP – POLYPROPYLÈNE – Pièces plastiques des ordinateurs, automobiles…
- PS – POLYSTYRÈNE – Gobelets, assiettes jetables, stylos, pots de yaourt…
- AUTRES – CD, nylon, acrylique, lunettes de protection, biberons…
En théorie, tous les plastiques sont recyclables. En pratique… c’est rarement le cas ! Si les plastiques de type 1 et 2 sont bien recyclés en France, certains déchets en plastique restent difficiles à traiter. C’est le cas des emballages trop fins ou trop légers, comme les films plastiques, les emballages composites, les pots de yaourt en polystyrène ou les sacs en plastique. Les jouets et la vaisselle en plastique dur ne sont pas non plus des objets recyclables.
Les “Man”
Triman devient peu à peu le logo de référence pour indiquer qu’un produit est recyclable. Contrairement au Point Vert, il informe le consommateur que l’emballage relève d’une consigne de tri.
Son acolyte, Tidy Man, lui, n’indique pas qu’un déchet est valorisable ou pas. Son objectif : informer et inciter les citoyens à être respectueux de l’environnement en ne jetant pas les détritus au sol, mais bien dans les poubelles prévues à cet effet.
Les nouveaux venus : le tampon et la tortue.
Non, ce n’est pas une fable de La Fontaine 2.0. Depuis 2021, la loi européenne impose la mention “Produit contenant du plastique” dans 4 familles de produits fabriqués à partir de plastique et dit “à usage unique” :
- les serviettes hygiéniques, tampons et applicateurs de tampons ;
- les lingettes pré-imbibées destinées à un usage corporel ou domestique ;
- les produits du tabac comportant des filtres ;
- les gobelets et verres pour boissons.
Ce symbole a pour fonction d’alerter le consommateur sur la présence de plastique dans des produits qui ne semblent pas, de prime abord, en contenir.
Les écolabels
Tetra Pak
Développé par l’entreprise suédoise éponyme, il vous indique que votre brique alimentaire – fabriquée en carton certifié FSC – est recyclable à 100%.
EU Ecolabel
Le symbole Ecolabel européen est présent sur les produits qui garantissent le respect de l’environnement lors de la production et du recyclage du produit.
La pollution plastique étouffe les océans, les déchets plastiques non gérés émettent des gaz à effets de serre en se dégradant dans la nature et participent au réchauffement climatique. Aujourd’hui, c’est jusqu’à 14 millions de tonnes de plastique qui se retrouvent chaque année dans l’Océan. Si nous ne faisons rien, ce chiffre triplera dans une vingtaine d’années. Parmi les solutions à notre portée, une meilleure valorisation des déchets, le recyclage d’une plus grande partie des plastiques consommés, le développement d’une économie circulaire prenant en compte l’intégralité du cycle de vie des produits et une réduction de la consommation quotidienne de plastique à usage unique semblent la voie raisonnable pour amorcer une transition plus respectueuse de l’environnement. L’engagement des consommateurs sur ces sujets (poubelle, tri et réduction du plastique) est évidemment déterminante pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, mais les citoyens consommateurs sont trop souvent déboussolés.
Les marques, les législateurs et les organismes de valorisation des déchets ont une responsabilité partagée : celle de travailler ensemble pour fournir des informations claires et didactiques sur la fin de vie de tous ces plastiques, et pour optimiser la recyclabilité des emballages et produits mis sur le marché.