Traité contre la Pollution Plastique : Objectif pollution plastique nulle en 2040 – C’est maintenant qu’il faut se battre

INC-3, troisième cycle de négociations du Traité plastique de l’ONU, s’est achevé le dimanche 19 novembre après une semaine de discussions intenses, tardives et…plus de 500 propositions de la part des gouvernements.

À mi-parcours des négociations, le bilan est amer : l’ombre des intérêts pétrochimiques plane sur le traité, et les ONG craignent que l’objectif fixé d’une pollution plastique nulle en 2040 ne puisse être atteint.  

Pour tous, plus que jamais, c’est maintenant qu’il faut se battre.  

The SeaCleaners, membre observateur du programme des Nations Unies pour l’environnement, était à la table des négociations. On vous raconte l’envers du décor.  

 

C’est au siège de l’ONU Environnement (PNUE) à Nairobi, au Kenya, que les discussions se sont tenues dès le 13 novembre. L’atmosphère était électrique dans ce lieu hautement symbolique, où les pays se sont lancé en mars 2022 le défi d’un traité juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique d’ici 2040. 18 mois plus tard, les négociations s’enlisent.  

 

Alors qu’une majorité de pays dont ceux de la Coalition de la Haute ambition, ainsi que les associations et ONG de protection de l’environnement prônent une réduction massive de la production de plastique, les pays producteurs et exportateurs de pétrole et de produits pétrochimiques, ainsi que l’industrie du plastique, restent quant à eux focalisés sur le recyclage et la réutilisation. 

 

Une proposition conjointe de la Suisse et de l’Uruguay sur la réduction des polymères nocifs et des produits chimiques préoccupants a recueilli le soutien de plus de 100 États. L’UE, le Kenya et le Canada ont clairement affirmé que la production de plastique devait être limitée. Mais une coalition composée de la Russie, de l’Iran et de l’Arabie saoudite, entre autres, et opposés à toute réduction de la production, a priorisé le recyclage, faisant souvent obstruction aux discussions. 

 

Les négociations autour de cet avant-projet de Traité (le Zero Draft) devaient donner naissance à une première ébauche. Mais au lieu d’être révisé et rationalisé, l’avant-projet a grossi du fait des nouvelles propositions. 

Des divisions se sont également accentuées sur la question de savoir si les termes de ce traité devraient être juridiquement contraignants ou volontaires. 

La production de plastique a doublé en 20 ans et, au rythme actuel, elle pourrait tripler d’ici 2060 si rien n’est fait rapidement. 1 tonne de déchets atteint l’océan toutes les 3 secondes. 

 

Pour les ONG telles que The SeaCleaners, le constat est sans appel. C’est maintenant qu’il faut se battre, ensemble, pour faire front et croire encore à un traité ambitieux. Ainsi, The SeaCleaners est membre de l’Innovation Alliance for a Global Plastics Treaty (IAGPT)*, pour porter la voix de l’innovation dans la lutte contre la pollution plastique dans ces débats. 

 

Découvrez les positions de The SeaCleaners dans le Traité contre le plastique  

 

C’est la troisième fois que les négociateurs se réunissent pour finaliser un traité d’ici 2024. Deux autres cycles de négociations auront lieu l’année prochaine au Canada, à Ottawa pour INC-4 et en Corée, à Busan pour INC-5. Mais certains pensent déjà qu’une INC-6 sera inévitable. 

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